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Présentation faite au colloque FPHE 2018
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| | | par Marie-Françoise Louche et Pascale Pierret
4 Résilience
Ces vignettes cliniques nous montrent que, malgré une naissance traumatique, précédée parfois par une vie intra-utérine où se rencontrent déjà angoisse et peut-être douleur, comme dans le cas de Corentin, une personne développe certes un style relationnel particulier, coloré par cette expérience fondatrice mais que l'impact traumatique est résorbé par la qualité de la relation avec les objets d'attachement : des parents aimants et protecteurs.
Finalement l'épreuve est formatrice et, pour Corentin par exemple, le pousse à développer des qualités relationnelles et des intérêts qui vont orienter sa vie, ainsi son choix professionnel : devenir enseignant au service des jeunes en difficulté. Pour Corentin, la prise de conscience de l'impact de sa naissance sur sa vie l'amène finalement à se tourner vers l'haptonomie et à continuer son travail sur lui-même, pour accueillir au mieux, avec un maximum de sécurité intérieure, son futur enfant. Ce processus par lequel Corentin transforme l'épreuve en opportunité de croissance et de métamorphose, B. CYRULNIK le nomme résilience
Pour CYRULNIK B., le processus de résilience neuronale est déclenché dès que l'enfant est sécurisé. Toutefois, pour lui, l'impact du Trauma est totalement différent selon la manière dont le lien d'attachement a été auparavant tissé (5)
Noé, malgré une naissance a priori non traumatique, n'a pu encore complètement dépasser le trauma de la séparation : il a été abandonné à la naissance et, ce qui a fait ici trauma, c'est la disparition du premier objet d'attachement. Malgré le dévouement et l'amour de ses parents adoptifs, on voit comment les nouveaux passages de la vie, ici vraisemblablement le début de la phase œdipienne, réactive le trauma de la perte et de l'abandon.
Le plus souvent, dans notre cadre, les jeux de passage avec les enfants qui ont eu une naissance difficile mettent en scène leur impressionnante capacité de résilience. Ces enfants sont amenés par des parents très soucieux de leur épanouissement et nos jeux de passage permettent surtout à chacun de retrouver sa place dans la dynamique familiale, comme dans les passages avec le petit Ben. Il s'agit avant tout de reprendre confiance dans les compétences des uns et des autres. C'est donc généralement l'occasion de resserrer les liens d'attachement, de rétablir dans l'émotion du récit des origines, le lien d'amour confiant et la sécurité affective nécessaires à la croissance de chacun.
Les jeux de passage avec les adultes offrent souvent un instantané de leur abord inné des passages de l'existence. Le jeu permet aussi de mettre en scène des problématiques d'autres pertes ou de séparations plus tardives comme pour Charline venue nous dire sa douleur d'un père qui l'a abandonnée et son angoisse de voir se reproduire la même chose avec son fils.
Comme le souligne CYRULNIK, le travail d'intégration et de changement va se faire aussi grâce au récit partagé, partagé avec le thérapeute et parfois en famille. Dès qu'un récit est partagé, la représentation du malheur est remaniée (6)
Mais au-delà et en-deçà des représentations, les jeux de passage vont permettre dans la sécurité du lien qui se noue avec le thérapeute, d'oser mettre le corps à l'épreuve d'écouter les sensations, les émotions suscitées par l'expérience, de respirer dedans, de lâcher prise, de se détacher, de se laisser transformer !
| | | Conclusions, bibliographie |
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